lundi 24 juin 2013

Grand merci au collectif "Nettoyons Mérida des mauvais moments", de vrai révolutionnaires !

Malgré le dernier rapport de l'Instituto de Altos Estudios Europeos (http://www.iaee.eu/material/Informe_Final_Observacion_Electoral_Venezuela_14_abril_2013.pdf), Nicolas Maduro a été reçu par le pape Francisco, le Président du Portugal. Sa tournée européenne ayant pris fin avec la visite officielle au Président de la France, François Hollande, dont peu de monde était informé (http://www.elnuevoherald.com/2013/06/20/1504084/observadores-europeos-maduro-hizo.html) et durant laquelle des membres de la communauté vénézuélienne résidant en France et ayant manifesté leur mécontentement en tapant sur des casseroles (comme habituellement font les gens pour exprimer leur mécontentement au Venezuela) ont été encerclés par des CRS.

C'est pratiquement impossible de dresser une liste de nombreux conflits qui ont lieu aujourd'hui dans la société vénézuélienne. De plus, cela semble intéresser peu de gens. Mais on peu faire mention des plus importants car elle met en cause la vie et la santé d'un groupe de Vénézuéliens. La grève de la faim du journaliste Leocenis Garcia qui réclame son droit à la liberté d'expression (tous les médias étant contrôlés par l'Etat révolutionnaire et bolivarien en accord avec sa politique fondée sur la considération que la source de tous les problèmes du Venezuela se trouve dans la diffusion d'informations) a duré six longues journées. Léocenis a été interné à l'hôpital le 14 juin 2013 suite à une paralysie du rein (http://www.eluniversal.com/nacional-y-politica/130614/leocenis-garcia-sufre-de-paralisis-de-rinon). Par ailleurs, la grève de la faim de la communauté universitaire arrive à sa huitième journée. Les universitaires (professeurs, étudiants et employés) se battent pour des salaires et pour un budget plus juste. Les universités publiques et gratuites du Venezuela dont la réforme remonte à l'année 1936 et non pas aux années récentes de la "révolution bolivarienne" comme beaucoup ont voulu le faire croire, se trouvent complètement paralysées depuis plusieurs années. Chavez avait opéré un ajustement des salaires des professeurs universitaires durant son premier mandat mais depuis 2006 ce secteur a été totalement délaissé par l'Etat. Ayant par nature la fonction de réunir un ensemble de gens dotés d'esprit critique qui font de la recherche et de l'enseignement, les universités ont tout simplement été considérées comme des ennemies de la "révolution" et du régime. Avec les universités c'est toute la tradition de l'érudition et de la recherche, depuis la fondation des premiers séminaires au XVIIIe siècle qui est en train d'être anéantie !

Tous ces événements me laissent perplexe. El malgré l'adversité, il existe encore d'autres gens capables de surmonter la pente, en nous montrant l'exemple et la voie à suivre... J'imagine, en passant soit dit, que cela n'a pas dû être facile. En effet, le coût de la vie est extrêmement cher au Venezuela où l'on importe tout ce que l'on consomme et où la monnaie nationale a été dévaluée à trois reprises rien que cette année."Limpiar a Mérida de los Malos Ratos" (https://www.facebook.com/groups/creativospormerida/) est un nouveau collectif qui poursuit la récupération des espaces bafoués et gâchés par le conflit issu de la division politique et idéologique qui s'abat sur le Venezuela depuis désormais 14 ans. Les années 1950 avaient déjà connu cette lutte et le premier gouvernement de Rafael Caldera avait apporté des solutions de pacification nationale. Toutefois, les gouvernements postérieurs, éblouis par la richesse qu'apportait l'or noir se sont déconnectés de la société, encourageant le plus grand fléau qui ronge le Venezuela, celui de la corruption. La "révolution bolivarienne" qui promettait rompre avec cette tradition de gouvernement corrompus n'a fait qu'aggraver le problème. Jusqu'à présent les vieux partis ont reconnu leurs torts mais les leaders de la "révolution bolivarienne" continuent à mentir et à faire les sourds d'oreille au cri du peuple, ainsi que leurs partisans qui continuent à cautionner le mensonge ! 

La ville de Mérida est réputée non seulement pour ses jolis paysages et pour la majesté de ses montagnes. Elle l'est aussi pour son université et par le fait de donner vie à toute une communauté de jeunes gens créatifs, soucieux de s'organiser en collectif et de diffuser la culture et l'art qui a toujours caractérisé et fait la spécificité de cette unité urbaine située au cœur des Andes vénézuéliens.
Voir qu'il y a encore des jeunes gens qui battent avec des moyens écourtés pour une société meilleure au Venezuela me donne beaucoup d'espoir et me motive à écrire aujourd'hui ces quelques lignes. 


Difficile d'assumer une autre position que celle de la dénonciation car le Venezuela traverse l'une des périodes les plus noires de son histoire. Le monde est accablé de conflits et, dans le contexte globale nous ne semblons être qu'un petit pays, parmi tant d'autres, en quête de justice. Pourtant l'enjeu est de taille car c'est un pays riche en ressources énergétiques (on parle beaucoup de pétrole mais on oublie souvent de mentionner d'autre ressources extrêmement importantes pour l'industrie de l'armement et pour l'industrie nucléaire, telles que la bauxite et l'uranium - ou les plans machiavéliques des lobbyings consistent-ils à faire du Venezuela un nouvel Irak ? ). Politiquement stratégique de par son positionnement géographique le Venezuela est situé au nord de l'Amérique du Sud, est constitue un point de relais fondamental entre le nord, le sud, l'Amérique latine et l'Europe !

J'observe l'actualité mondiale et je me révolte contre les politiciens d'abord, qui arrivent difficilement à honorer leur métier, lequel consiste grosso modo à veiller à faire en sorte que leurs négociations aillent dans le sens d'assurer le bien être de tous les membres de leur société et non pas uniquement de leurs électeurs ! Je me révolte ensuite contre les membres de la société eux-mêmes, qui semblent endormis, attrapés dans les écrans de fumé et des fausses polémiques tandis que les véritables méfaits et les vrais malfaiteurs nous passent sous les yeux, laissant derrière eux des misères ! Enfin je me révolte contre moi-même d'être révoltée et de constater que l'on ne gagne rien en échange, hormis beaucoup d'amertume et de la frustration. Pour sortir du conflit il faut agir !

3 commentaires:

  1. " Enfin je me révolte contre moi-même d'être révoltée et de constater que l'on ne gagne rien en échange, hormis beaucoup d'amertume et de la frustration. Pour sortir du conflit il faut agir ! "
    Totalement d'accord au point de ne pas savoir quoi dire...
    ni quoi faire (et c'est ça le plus triste)

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    1. Travailler et essayer d'éveiller les consciences autour de nous pour identifier les causes du conflit et les possibles solutions...

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    2. Bien sur! mais ça semble tellement dérisoire à coté de la situation dans laquelle vivent les vénézuéliens aujourd'hui...

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