Lo problemático de este asunto no radica en el contenido de la película la cual, desde mi punto de vista es bastante buena. Aprecié bastante, por ejemplo, las diversas metáforas que el autor utiliza para describir la realidad del ciudadano de a pie, impresas en acciones que se desarrollan paralelamente a otras que representan cuadros en los que convergen miembros allegados a las élites políticas y de algunas acciones individuales de insurrectos. El todo converge en un conjunto de acciones entramadas en la dramatización de los sucesos que tuvieron lugar el 4 de febrero de 1992, que incluye en ocasiones archivos audiovisuales de la época.
Particularmente fui bastante sensible a las historias de los personajes interpretados por las actrices Elba Escobar y Rudy Rodríguez, cuando vi la película.
La primera "pasa las de caín", como decimos en Venezuela, para lograr llevar a un hospital luego a un familiar que sufre de fuertes dolores (quizás una apendicitis), sin percatarse si quiera de lo que sucede a su alrededor. No es sino hasta que después de muchas vicisitudes logra llegar a la emergencia del hospital que se percata de la llegada de una gran cantidad de soldados heridos. Un panorama para la época escalofriante y cuánto más impactante resultaría hoy día la dramatizaciòn de cualquiera de las emergencias de nuestros hospitales públicos cuyas actuales condiciones riman con ABSOLUTA FALTA DE INSUMOS.
Rudy Rodríguez, por su parte, es una periodista que cree en el trabajo honesto y a la que le preocupa la situación nacional. Ella encarna, desde mi punto de vista, a esa clase media luchadora y soñadora, convencidos de que existe un mejor futuro y de que es posible acceder al progreso; pero que, de golpe, después de esa noche del 4 de febrero, es atrapada por la realidad. En efecto, es durante esa noche que este personaje se entera de que su marido la engañaba con una colega y de que su matrimonio se acaba. En medio de los disparos debe soportar con impotencia que su marido y su amante se resguarden en aquel que fuera el domicilio conyugal, mientras la situación se calma. Al día siguiente, reporta los hechos frente a las cámaras estremecida por el dolor de esa realidad que no sólo atañe al fracaso de su vida conyugal, sino también el fracaso de las instituciones públicas que dirigían y organizaban su entorno.
Ahora bien, la pregunta que surge consiste en saber si este material cinematográfico será explotado adecuadamente y dará lugar a un debate en la que se pueda discutir libremente de diversas cuestiones a la luz de los recientes hechos que revelan la influencia creciente de los hermanos Castro en el proceso de toma de decisiones y sobre aquellos que hoy por hoy se encuentran ejerciendo funciones de gobierno :
- quiénes orquestaron el golpe ? y, particularmente, una gran interrogante queda en suspenso sobre la infiltración y presencia del G2 cubano en Venezuela. Una de las últimas imágenes de la película muestra en primera fila a Fidel Castro durante el acto de pasación de poderes de Carlos Andrés Pérez, siendo otra la línea de conducta prevista con respecto a Cuba por el fundador del partido Acción Democrática, Rómulo Betancourt.
- qué respuestas concretas han obtenido los millones de venezolanos que apoyaron la candidatura de Hugo Chavez Frias confiados en la promesa de la lucha contra la corrupción ?
- se observa mejoría en los problemas que para aquél entonces aquejaban a nuestra sociedad ?
Seguramente resultaría utópico pretender una respuesta objetiva y exenta de ideología, o de un discurso preestablecido en hipotético debate que, como se ha visto, es imposible establecer. Que quede claro entonces que pretender hacer de la ficción historia es simplemente una idea descabellada y lunática. No en vano se ha escrito que Venezuela es una telenovela... Cabe sentar también que cualquier tipo de instrumentalización de toda forma de expresión artística vendría a confirmar los argumentos de los venezolanos que hoy día manifestamos nuestro descontento y reprobamos las políticas públicas de un régimen que poco a poco, sediciosa y violentamente nos ha sido impuesto.
Un ùltimo detalle. El año en que sale a la cartelera esta pelìcula : 1998, año de campaña electoral. Se trata de una forma de manipulaciòn de la opiniòn destacando la heroicidad de los insurrectos o de una verdadera crìtica social y de nuestras instituciones (incluyendo las acciones de desobediencia por parte de miembros de nuestras fuerzas armadas)... Son muchas las preguntas que quedan en el aire y quizàs pasaràn muchos años antes de que encuentren una respuesta.
Version en français de ce post ------------------------------------------
J'ai entendu dire récemment qu'il était probable que le film Amaneció de golpe (1998), de Carlos Azpùrua pouvait être diffusée dans le cadre d'un cours sur le cinéma latinoaméricain de l'IEP de Lyon. Cela m'a beaucoup surpris, étant donné la complexité du sujet, son instrumentalisation récente et les implications dangereuses d'un débat entamé après diffusion sans la présence d'experts en histoire et en sciences sociales. Enfin ce film n'a pas été diffusé. Cependant, il n'y a pas plus de deux jours, l'Ambassade du Venezuela en France a adressé une invitation aux Vénézuéliens en France pour annoncer la projection de cette production cinématographique polémique. Cette projection aurait lieu le 4 février prochain (date que désormais figure dans le calendrier comme jour de fête nationale).
Ce qui à mes yeux pose problème ce n'est pas la diffusion du film à proprement parler; un film que, de mon point de vue est très réussi. J'ai beaucoup apprécié, par exemple, les diverses métaphores dont le réalisateur se sert pour décrire la réalité du citoyen commun au travers d'une série d'histoires qui se développent parallèlement à d'autres qui représentent la vie de personnages proches aux élites politiques et certaines actions isolées des rebelles. Le tout dans une toile de fond où sont dramatisés les événements du 4 février 1992, incluant parfois certains archives audio-visuels de l'époque.
Lorsque j'ai regardé ce film, il y a déjà plus de 10 ans, j'ai été particulièrement sensible aux histoires des personnages interprétés par les actrices Elba Escobar et Rudy Rodriguez.
Le premier de ces deux personnages est en véritable galère et surmonte plusieurs obstacles afin d'accompagner un proche qui souffre de fortes douleurs (il a très probablement une appendicite) à l'hôpital. Lorsqu'elle y arrive enfin, elle ne s'en a même pas aperçu des événements qui ont eu lieu. Ce n'est que lorsque son proche arrive aux urgences qu'elle se retourne et observe les nombreux soldats blessés qui l'entourent. Un panorama qui faisait froid dans le dos à l'époque et combien même la dramatisation de n'importe quelle salle des urgences du Venezuela à l'heure actuelle enlèverait le souffle à n'importe quel mortel, étant donné leur misère et le manque absolu de moyens auxquels sont soumis les hôpitaux publics.
Rudy Rodrìguez, quant à elle, joue le rôle d'une journaliste qui croit au travail honnête et s'inquiète de la situation nationale. Elle incarne, de mon point de vue, ces Vénézuéliens qui appartiennent à la classe moyenne, qui rêvent et qui luttent pour un meilleur avenir et pour le progrès qui, après cette nuit du 4 février, sont rattrapés violemment par la réalité. En effet, c'est au cours de cette même soirée que cette journaliste apprend que son mari la quitte et qu'il la trompais avec l'une de ses collègues. Son mariage est fini. Au milieu des coups de feu elle doit supporter impuissante la présence de son mari et de sa maîtresse dans l'appartement qui fut jadis le domicile conjugale. Le lendemain matin, elle doit rapporter les événements devant les caméras des médias, bouleversée par la douleur de cette réalité qui touche non seulement à sa vie de couple, mais aussi aux institutions publiques qui régissaient et organisaient la vie de tous ceux qui l'entourent.
Le 4 février marque, comme l'annonce le personnage de Rudy Rodriguez dans le film, la fin du système démocratique le plus stable de toute l'Amérique latine.
Nonobstant, la question qui se pose est celle de savoir à quelles fins sera exploité ce matériel cinématographique. Sera-t-il pertinemment commenté et donnera-t-il lieu à un débat propice où les Vénézuéliens pourront discuter librement des diverses problématiques qu'il suggère, à la lumière des événements récents. Surtout, auront-ils le droit de connaître la portée et la durée de l'influence des frères Castro dans la politique intérieure vénézuélienne ? Nous savons aujourd'hui que le coup d'état de 1992 a été orchestré depuis Cuba. Quid donc à l'infiltration du G2 cubain déjà à l'époque. L'une des dernières images du film montre Fidel Castro au premier rang durant l'acte de la passation des pouvoirs de Carlos Andrés Pérez (2e mandat), quand bien même la ligne de conduite qu'avait tracé le fondateur de son parti Action démocratique, M. Betancourt, était tout autre. Par ailleurs, il conviendrait de savoir quelles réponses concrètes ont obtenu les millions d'électeurs vénézuéliens qui ont soutenu la candidature électorale d'Hugo Chavez Frias, allant dans le sens d'un changement et confiant fermement dans sa promesse de lutter contre la corruption. Est-ce que nous observons une amélioration de la condition de vie du citoyen moyen et de la situation qui accablait notre société en ce début des années 1990 ?
Bien évidemment c'est du pur utopisme que de prétendre établir un débat qui se déroulerait dans l'idéal de question vs. réponse objective, exemptée d'idéologie ou étrangère à un discours officiel préétabli. Nous avons essayé de parvenir à ce dialogue au Venezuela et ces efforts ont été vains. Je vois très mal comment nous pourrions l'avoir ici.
Il est donc au moins nécessaire d'observer que prétendre à faire de la fiction, de l'histoire, est tout simplement une idée tirée par les cheveux et lunatique. Ce n'est pas anodin si un intellectuel a intitulé l'un de ces ouvrages Venezuela es una telenovela... Il convient de noter aussi que quelconque forme d'instrumentalisation de n'importe quelle forme d'expression artistique viendrait confirmer les arguments des Vénézuéliens qui se déclarent aujourd'hui insatisfaits et mécontents, et qui n'approuvent pas les politiques publiques entamées par un régime qui s'est imposé peu à peu, de manière violente et séditieuse.
Une dernière remarque. L'année de ce film : 1998, année de campagne électoral. HCF est candidat pour un mouvement indépendant car la société vénézuélienne boude les partis politiques. Peut-on donc parler de manipulation de l'opinion publique dès lors que le film met en relief l'héroïcité des rebelles ? ou s'agit-il d'une véritable critique de la société et des institutions - y compris en ce qui concerne l'insubordination d'une partie des nos forces armées, car ce droit d'insoumission appartenait, en tout cas, au peuple vénézuélien -... Beaucoup de questions sans réponse et peut-être faudra-t-il attendre encore bien des années avant de trouver une explication logique et objective à ces faits.
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