Depuis deux mois déjà les Vénézuéliens sont
dans les rues du pays pour manifester leur mécontentement à l’égard du
gouvernement de Nicolas Maduro et devant l’échec économique de la révolution
bolivarienne d’Hugo Chavez. Étant le pays qui a les plus grosses réserves
pétrolières au monde, le Venezuela a présenté en début de l’année une inflation
du 56% ; autour de 25.000 personnes ont perdu la vie durant l’année 2013 à
cause de l’insécurité. Les Vénézuéliens se révoltent aussi contre l’ingérence
cubaine dans leur politique intérieure.
Les événements des deux derniers mois ont pris
une tournure encore plus grave. Au lieu d’apporter des garanties suffisantes
pour établir un dialogue d’égal à égal avec les membres de l’opposition, le
gouvernement révolutionnaire du Venezuela se livre à une répression sans répits
qui en a fait déjà 39 morts, 59 cas prouvés de torture et plus de 200 détenus,
selon les sources officielles. Plusieurs maires ont été arrêtés. Rappelons par
ailleurs que Nicolas Maduro a été investi de ses fonctions présidentielles
après une victoire électorale douteuse par une marge de différence d’à peine 1%
avec le candidat de l’opposition Henrique Capriles. De nombreux cas de fraude
et la partialité du Centre National Électoral du Venezuela ont été dénoncés.
Dans la session ordinaire du vendredi 21 mars
2014 de l'Organisation d'États Américains (OEA), la délégation de Panama avait
proposé un espace à la députée Maria Corina Machado afin qu'elle puisse
informer l'Assemblée des événements du Venezuela. Sur la base de
l'interprétation de l'un des articles des statuts constitutifs de
l'organisation, les membres de l’Assemblée ont décidé, après votation, si le
débat devait être rendu public ou se faire à porte close. Seules les délégations
d'onze pays ont soutenu la proposition
de Panama de réaliser un débat ouvert est transparent : Chili, Colombie, Costa
Rica, États-Unis, Guatemala, Honduras, Mexique, Panama, Paraguay, Pérou et
Canada. 22 délégations s'y sont opposées : Grenade, Guyana, Haïti, Jamaïque,
Nicaragua, République Dominicaine, Sainte Lucie, Uruguay, Antigua, Argentine,
Bahamas, Barbade, Belize, Bolivie, Brésil, Les Grenadines, Trinité et Tobago,
Salvador, Surinam, Équateur, Cuba et Venezuela. La déléguée du Venezuela a
d’ailleurs déclaré qu’elle votait pour « un débat clos en toute
transparence », ce qui a provoqué les rires des gens qui étaient présents.
Finalement, l’on a accédé à donner, à la députée vénézuélienne une minute de
parole pour qu’elle s’exprime. Les rapports économiques et les intérêts de
nombreux de ces 22 pays, leur appartenance au Mercosur ou à Pétro-Caraïbes –
voir image - expliquent pour de nombreux analystes ce choix lamentable de
censurer Mme. Machado qui était partie avec l’espoir d’être la voix du peuple
vénézuélien à l’OEA.
S’il est vrai que la crise vénézuélienne est un
problème que doivent résoudre les Vénézuéliens, il n’en est pas moins que les
droits de l’homme sont universels et que la mission de l’OEA est celle de
veiller au respect de ces droits.
Devant l’indifférence qu’auprès de l’opinion
internationale la crise vénézuélienne soulève, les Vénézuéliens à Lyon convoquent, se sont rassemblés le samedi 29 mars 2014, à 13 heures en
solidarité avec leurs compatriotes VICTIMES D’UN RÉGIME DICTATORIAL et de la
propagande politique RÉVOLUTIONNAIRE place Bellecour.
Nous
sommes dans l’obligation d’alerter les médias français de l’utilisation
détournée des informations sur le Venezuela par les représentants du
gouvernement en place et les sympathisants du régime, qui cherchent à délégitimer
la proteste de la société civile organisée en la faisant apparaître comme une
action orchestrée. Alors que les droits les plus fondamentaux des Vénézuéliens
sont bafoués (droit à la santé, droit au travail, droit à la vie – alimentation
équilibrée -, droit à la paix, droit à l’identité culturelle, droit à
l’exercice de la souveraineté nationale), le gouvernement se livre à une
campagne noire en accusant les Vénézuéliens opposants de fascisme et de
terrorisme. En utilisant toujours les mêmes arguments : le président
Chavez ou Maduro ont été démocratiquement élus, etc., ils donnent une lecture
biaisée de la réalité économique et sociale du pays. Or, les actions des
chemises noires – groupes paramilitaires chargés de défendre la révolution et
entraînés pour tuer – et des groupes extrémistes présents au Venezuela selon
diverses sources passent sous silence –un rapport de la chaîne CNN dénonçant la
présence du Hezbollah dans la région de la Guajira vénézuélienne, à l’extrême
nord-est du pays (URL : http://ireport.cnn.com/docs/DOC-122518.) -.
Enfin, il faut rappeler que l’aspect électoral ne suffit pas pour définir un
régime comme démocratique. Il faut encore une division des pouvoirs publics et le
respect des garanties qui permettent aux individus leur libre exercice de leur
citoyenneté.
Nous avons distribué des tracts et deux notes de presse ont été publiées. Nous remercions Lyon Direct Plus et le journal Le progrès de l'attention que vous nous avez porté :
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