vendredi 14 mars 2014

Le Venezuela, du modèle au cauchemar: contraste entre le discours apparemment "scientifique" et les manières bourgeoises d'une intellectuelle de gauche, et la cruauté du quotidien vénézuélien


Encore une regrettable participation de Jeannette Habel à un plateaux de télévision sous couvert de sa casquette "scientifique". Elle utilise un argumentaire biaisé comme celui obtenu de l'Unesco, dont les preuves de partialité sont d'autant plus évidentes que le délégué du Venezuela est nommé directement par le gouvernement. Il a été largement démontré que la lecture des statistiques avancées durant le chavisme obéissait à une propagande politique comme l'on n'en avait pas revu depuis les années dorées du régime communiste chinois, stalinien ou même le castrista. D'ailleurs, Mme. Habel doit s'y connaître puisque d'après mes propres recherches elle aurait publié un ouvrage avec Fidel Castro,  en 1965, intitulé Proceso al sectarismo. Étrange pratique pour un chercheur dont la mission est celle d'apporter des connaissances objectives et détachées de toute sorte de vision partisane que de publier un ouvrage avec un homme politique.  
Aucune étude longitudinale pour appuyer ses affirmations sur l'amélioration du niveau de vie des Vénézuéliens avec le "socialisme" du XXIe siècle, permettant de comparer les avancées sociales des gouvernements précédents avec les "bienfaits" du chavisme. Je me permets de citer ici l'article d'Alfredo Cilento Sarli qui apporte des chiffres précis en matière de politique de logement (cf. http://www2.scielo.org.ve/scielo.php?script=sci_arttext&pid=S0798-96012008000200004&lng=es&nrm=i#.UyW9mzOAKWo.facebook). Il compare justement les défaillances et les raisons des échecs répétés dans ce domaine durant tout le long de l'histoire politique vénézuélienne. Il démontre comment est-ce que les pratiques hérités se sont vues aggravées pendant le gouvernement d'Hugo Chávez. Est-ce qu'elle s'intéresse au moins au travail de ses pairs ou bien il n'y a que le sien qui vaut?
Nulle mention aux armes achetées par H. Chávez (grand humaniste, d'après ses dires) qui circulent aujourd'hui dans le pays, et sont utilisées aussi bien par des groupes paramilitaires que par le crime organisé contre la population civile. Comment ne s'étonne-t-elle pas de l'absence de véritables enquêtes médicales qui puissent rendre compte sérieusement de l'état de santé de la population ( taux d'alcoolisme, de toxicomanie chez les jeunes, de malnutrition, de maternité chez les jeunes filles) ? 
C'est évidemment bien plus simple de s'attaquer au capitalisme et aux américains qu'aux causes réelles des problèmes sociaux. Pourquoi n'a-t-elle rien dit à propos de l'absence d'un comité scientifique et pédagogique dans les missions éducatives bolivariennes chargé d'établir objective et efficacement les programmes, le rendement et les évolutions des différents candidats? Nulle mention des cours d'idéologie que l'on dispense à chaque formation? 
Quant au manque de traitements pour les maladies chroniques dans les hôpitaux, elle passe outre le fait que si mécontentement il y a chez les plus démunis, c'est précisément à cause du retard qu'a pris la médecine vénézuélienne en matière des soins. Certes, les Cubains ont fait des progrès en matière de médecine préventive mais ils n'ont pas, jusqu'à présent, avancé aucun traitement efficace pour les maladies chroniques.  De plus, les médecins vénézuéliens se plaignent depuis longtemps de ne pas avoir ne serait-ce que l'élément de base des interventions chirurgicales: l'anesthésie. Mais là encore, Mme. Habel préfère la version officielle. J'invite tous les militants français de gauche et du front de gauche à entendre le témoignage du dirigeant politique vénézuélien Julio Jiménez el Coco, sur sa chaîne youtube. Il dément le mythe de l'attachement des classes populaires au chavisme de ces 6 dernières années - ce qui veut dire, avec ou sans Chávez -; car comme l'a pertinemment souligné le journaliste François-Xavier Freland, les mouvements contestataires ne sont pas apparus du jour au lendemain.
Voir enfin l'article du journaliste Moisés Naim http://www.eltiempo.com/opinion/columnistas/moisesnaim/la-gran-conspiracin-moiss-nam-columnista-el-tiempo_13662741-4 qui met au clair les propos tenus par Mme Habel à propos du financement de la NED. 
En résumé, à nouveau elle nous apporte une vision surréaliste des extrêmes gauches latino-américaines apportée par l'une de ses nombreuses disciples. D'autant plus révoltant que le Venezuela n'a jamais cessé les affaires commerciales avec "l'Empire américain".




Voici une vidéo de ce que les Vénézuéliens subissent au quotidien pour trouver des produits alimentaires de base. Il n'y a pas besoin de sous-titres puisque les images parlent d'elles mêmes. Il n'y a pas non plus besoin de longues explications scientifiques en sciences économiques puisque ce que les défenseurs du régime appellent "blocus économique" n'est autre chose que le résultat de l’anéantissement des industries alimentaires expropriées par Chavez à partir de 2006. Ces expropriations étaient censées contribuer à ce qu'il a baptisé développement endogène. Il aimait les noms compliqués pour des opérations simples introduites dans le but de construire un capitalisme d'Etat. Aujourd'hui, en dehors du blanchiment d'argent et du narco-trafique (dont les dénonciations ont été présentées auprès du Ministère public, dûment documentées par les député Ismael Garcia et d'autres députés de l'opposition vénézuélienne sans en obtenir la suite), plus aucune industrie n'a prospéré au Venezuela.

1 commentaire:

  1. Apparemment cette Jeannette n'est jamais allée au Venezuela , ou alors en délégation officielle accompagnée de hauts fonctionnaires venezueliens .... Il faut aller au Venezuela, le vrai pour comprendre a peu pres ce qui s'y passe ( et avec difficulté) pour savoir que cette femme dit vraiment n'importe quoi ...

    RépondreSupprimer